vendredi, octobre 25, 2024
Google search engine
AccueilPolitiqueArrêt de la Cour de justice de la CEDEAO : Fin de partie...

Arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO : Fin de partie pour Mahamane Ousmane et son conseil

La Cour de justice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rendu, le mardi 31 mai 2022 à son siège à Abuja au Nigeria, son arrêt dans l’affaire qui oppose Mahamane Ousmane, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle deuxième tour du 21 février 2021, contre l’Etat du Niger. La Cour a débouté le candidat malheureux à qui, il ne reste plus qu’à quitter la scène politique et à laisser la place à la génération montante.

« L’Etat du Niger n’a pas, lors de la dernière élection présidentielle, violé les droits de Mahamane Ousmane à un procès équitable, conformément à la Charte africaine des droits de l’Homme, à se défendre devant les juridictions nigériennes et à s’assembler ». C’est ce qui ressort de l’arrêt rendu par la Cour de justice de la CEDEAO. Laquelle a reconnu par ailleurs, que les droits du plaignant à s’exprimer librement ont été violés du fait de la rupture de la connexion Internet le lendemain de la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle. Sur l’ensemble des autres allégations portées devant la juridiction communautaire, le candidat de l’opposition, également président du parti RDR Tchanji, a été débouté.

Candidat malheureux au second tour de la présidentielle de février 2021, Mahamane Ousmane, arrivé deuxième, a contesté les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle du Niger. Cette dernière, compétente en matière électorale a également débouté le candidat de l’opposition après l’avoir saisi. Non content de ce verdict, il a exercé son droit de saisir la Cour de justice communautaire, le 21 juin 2021, afin qu’elle se prononce sur la violation de ses droits à un procès équitable, à la défense, à s’assembler et à s’exprimer librement.

Le verdict rendu par la Cour de justice de la CEDEAO marque ainsi la fin d’un feuilleton judiciaire voulu par le candidat de l’opposition politique au deuxième tour de la dernière présidentielle. Entré en hibernation depuis belle lurette, Mahamane Ousmane a été réanimé par le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN/FA Lumana). Disqualifié à prendre part à l’élection présidentielle, le leader du MODEN/FA Lumana, Hama Amadou, a demandé aux militants de son parti de voter pour Mahamane Ousmane.

Ce soutien, bien qu’intervenu à la dernière minute, a permis au candidat du RDR Tchandji d’être remis sur scène, en décrochant le ticket du deuxième tour de la présidentielle. Dès lors, il nourrissait l’espoir de reconquérir le fauteuil présidentiel qu’il avait perdu en janvier 1996, suite à un coup d’Etat militaire qui l’a renversé. L’illusion nourrie autour du procès intenté à la Cour de justice de la CEDEAO vient ainsi de s’émousser avec le verdict rendu en défaveur de Mahamane Ousmane. Lequel a perdu sur tous les fronts. D’abord le statut du chef de file de l’opposition qui revient au MODEN FA Lumana, ensuite le verdict dans l’affaire qui l’oppose à l’Etat du Niger.

L’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO constitue également un camouflet pour le conseil de Mahamane Ousmane, Me Lirwana Abdourahamane qui a déclaré, lors de ses sorties médiatiques, « détenir des preuves irréfutables » qu’il a versé dans le dossier. Sauf que ces « preuves » qu’il détient n’ont pas convaincu les sages de la Cour de justice communautaire, ce qui semble le plonger dans un silence de cimetière, en attendant de recevoir le document de la décision rendue.

En somme, l’arrêt rendu par la Cour de justice de la CEDEAO marque la fin du contentieux électoral, ce qui renforce le président de la République et la majorité qui l’accompagne dans la mise en œuvre du programme de la renaissance 3 pour lequel les nigériens lui ont donné leur confiance depuis plus d’un an. Pour le premier président démocratiquement élu au Niger, il doit comprendre que c’est la fin d’une époque. Il doit se contenter désormais de ses pensions et de son statut de député, en attendant de quitter la scène politique et laisser la place à la génération montante.

Sani Aboubacar

RELATED ARTICLES
- Advertisment -
Google search engine

Most Popular

Recent Comments