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Lois sur la SR/PF en Afrique de l’Ouest et du Centre : Une problématique au centre d’un webinaire du Remapsen

« L’adoption et l’application des lois sur la SR/PF en Afrique de l’ouest et du centre, où en sommes-nous ? ». C’est sur ce thème que le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (Remapsen) a organisé le mercredi 22 mai 2024, un webinaire en vue de débattre de cette problématique avec ses Experts du jour.

Il s’agit de trois panélistes, à savoir : Dr Chilanga Asmani, Conseiller régional chargé de programme et politique de planification familiale au bureau de l’UNFPA à Dakar, Dr Djénébou Diallo, Responsable senior du plaidoyer à l’unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou et Pr Tia Mélanie, Présidente de l’Ong Women in Global Health en Côte D’Ivoire. Tous sont des acteurs clés sur les questions de santé de la reproduction et la planification familiale.  

De l’exposé préliminaire qui a été fait, il ressort que des lois sur la SR/PF existent dans plusieurs pays en Afrique, mais ce sont les décrets d’application devant définir les conditions de leur mise en œuvre qui ne sont pas pris dans la majorité des pays où un premier dans l’adoption de ces lois a été franchi.

Une situation qui n’est pas sans conséquences sur la jouissance pleine et entière des droits de la santé reproductive et la planification familiale (SRPF) qui, pourtant sont des éléments essentiels garantissant le bien-être des populations. La non application des lois SR/PF dans les pays où elles existent, reconnaissent les panelistes constitue « un grand obstacle à l’accès des femmes et des jeunes à des services de santé essentiels et de qualité, tels que la contraception, les soins pré et post-nataux, les soins d’urgence, les services informations liées au VIH, aux cancers et à l’infertilité, les traitements aux infections sexuellement transmissibles, etc.

Au Niger, la loi 2006-16 sur la Santé de la Reproduction stipule à son article 2 que « Tous les individus sont égaux en droit et en dignité en matière de santé de la reproduction. Le droit à la santé de la reproduction est un droit universel fondamental garanti à tout être humain, tout au long de sa vie, en toute situation et en tout lieu ». Mieux, poursuit-il à son alinéa 2, « Aucun individu ne peut être privé de ce droit dont il bénéficie sans discrimination aucune fondée sur l’âge, le sexe, la fortune, la religion, l’ethnie, la situation matrimoniale ou sur toute autre situation ». C’est aussi une loi qui garanti à tout individu « l’accès aux soins de santé et de services de proximité, sûrs, efficaces, abordables et acceptables ».

Malheureusement, le grand handicap de cette loi qui contribue pourtant à « réduire les grossesses non désirées, à améliorer la santé maternelle et infantile, à promouvoir l’égalité des sexes, etc. » est sa méconnaissance aussi bien par les agents de la santé, les acteurs de la SR/PF, ceux de la chaine pénale ainsi que les principaux bénéficiaires de cette dernière, à savoir la population. Ce qui constitue un véritable frein pour cette dernière de jouir de tous les avantages, en termes de bien-être famille, que cette loi lui confère.

Face à cette situation, a suggéré Dr Chilanga Asmani, Conseiller régional chargé de programme et politique de planification familiale au bureau de l’UNFPA à Dakar, « la nécessité s’impose à tous les acteurs concernés d’œuvrer pour une large vulgarisation de cette afin qu’elle puisse profiter à la population ».

Il en est de même pour les pays du Partenariat de Ouagadougou qui est un mouvement pour accélérer l’utilisation des méthodes modernes de planification familiale, disposant des lois SR/PF à œuvrer dans ce sens.

Au sein des 9 pays membres du Partenariat de Ouagadougou, dira Dr Djénébou Diallo, Responsable senior du plaidoyer à l’unité de coordination, « seul un, à savoir la Côte d’Ivoire, ne dispose d’une loi sur la SR/PF. Aussi, seuls 2 ou trois ont pris des décrets d’application ». Une situation également handicapante pour les populations de ces pays à la jouissance de ce droit universel fondamental.

Toutefois, devait-elle souligner, « même en l’absence de lois spécifiques sur la SR/PF, il n’y a pas de vide juridique », étant entendu que la Planification familiale est un droit universel, reconnu par la plupart des pays, notamment ceux ayant ratifié le Protocole de Maputo, adopté en 2003. Ce dernier, a-t-elle expliqué, « vise à protéger les droits reproductifs des femmes. Il autorise l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ».

Le Partenariat de Ougadougou, faut-il le rappeler, travaille dans le sens de faciliter l’accès aux services de la planification familiale dans ses 9 pays membres. Sa Vision est de faire de l’Afrique de l’Ouest, une région où l’accès aux services de la planification familiale est garanti, en œuvrant surtout à augmenter le nombre d’utilisatrices de planification familiale afin que leur nombre qui est actuellement de 6,5 millions d’utilisatrices puisse atteindre 13 millions.

Intervenant à son tour, la présidente de l’ONG Women Global Health en Côte d’Ivoire, Pr Tia Mélanie dont la structure a été créée en 2021, a expliqué tous les efforts que son ONG accomplie pour lever les obstacles qui entravent encore l’adoption de la loi sur la SR/PF en Côte d’Ivoire ainsi que son décret d’application. Elle a en outre souligné toute l’importance pour les pays à se doter des lois dans ce domaine pour assurer un bien-être familial à toutes les familles.

Sahirou Youssoufou

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