jeudi, octobre 24, 2024
Google search engine
AccueilSécuritéTerrorisme et changements anticonstitutionnels en Afrique: Mohamed Bazoum dévoile sa vision et...

Terrorisme et changements anticonstitutionnels en Afrique: Mohamed Bazoum dévoile sa vision et apporte sa contribution

Le président de la République, Mohamed Bazoum, a effectué du 27 au 28 mai 2022, une visite de travail en Guinée Bissau. Dans la capitale Bissau guinéenne, le président de la République a pris part au sommet humanitaire extraordinaire et la conférence des donateurs ; et au sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement. Lors de ce sommet, le président de la République a prononcé une importante allocution.

Après avoir remercié le président João Lourenço de la Guinée Bissau, pour l’initiative qu’il a prise « de nous réunir autour de ces deux grandes questions de l’actualité politique de notre continent que sont le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement », le président de la République, Mohamed Bazoum, a, dans son discours prononcé à cette occasion, relevé l’intérêt d’un tel débat avant d’y apporter sa contribution. Premièrement, explique-t-il, le terrorisme « n’est pas porteur d’un projet politique et comme tel, n’a pas vocation à mettre en œuvre un projet de société basé sur des règles d’une forme quelconque d’administration de territoire. » Deuxièmement, poursuit-il, « sa rhétorique islamiste ne saurait cacher l’absence de réelle motivation religieuse des jeunes qui s’enrôlent dans ses rangs, leur engagement ayant plus à voir avec les effets du dérèglement climatique et la remise en cause de leur cadre de vie traditionnel ».

Ces deux caractéristiques qui n’en font rigoureusement qu’une seule, explique Mohamed Bazoum, « attestent que ce terrorisme-là est extrêmement dangereux dans l’immédiat, car il peut déstabiliser rapidement les États et commettre de grands dégâts, même s’il n’a aucune capacité de représenter quelque alternative que ce soit à moyen et long terme. Il a souligné que « la plus grande tare du terrorisme sahélien, c’est qu’il ne recrute qu’au sein de communautés bien déterminées, y compris dans les espaces où il prospère le plus. »

Les tares du terrorisme

Le président de la République s’est appesanti sur les tares congénitales du terrorisme sahélien « qui le privent de toute capacité de devenir un mouvement politique viable à même de mettre en place des structures administratives susceptibles de fonder et gérer un État ». Il a expliqué qu’au cours de ses presque dix années d’existence, malgré ses succès militaires réels, le terrorisme n’a pas été en mesure d’attirer à lui un tant soit peu de cadres. « Seuls y adhèrent des jeunes cultivateurs ruraux et des bergers mus par des motifs alimentaires », a déploré le président de la République, qui n’a pas manqué de souligner que « ce déficit d’intelligence structurel est le talon d’Achille du terrorisme sahélien qui se voit ainsi réduit à l’aspect strictement militaire de son action, sans réels vision et projet politiques ».

Le président de la République s’est aussi prononcé sur le déplacement de populations induites par la violence exercée sur elles par les groupes armés terroristes et les conflits intercommunautaires meurtriers, induisant une détresse humanitaire à grade échelle.

Cela a des conséquences énormes « sur l’économie des zones affectées où les services sociaux de base ne fonctionnent plus tout autant que sont totalement perturbées les activités à caractères économique », a déploré le président de la République. Mais, a-t-il poursuivi, « les effets du terrorisme ont un potentiel d’impact encore plus fort dans la déstabilisation des situations étatiques ».

A titre illustratif, il a rappelé les changements anticonstitutionnels survenus en août 2020 au Mali et au Burkina Faso en janvier 2022 qui sont « une conséquence des victoires remportées par les terroristes sur les armées de ces deux pays ».

L’irruption des militaires sur la scène politique, un facteur de régression de l’Etat de droit et de la démocratie

Malgré les promesses des militaires à leur prise de pouvoir dans les deux pays, « la situation sécuritaire s’est plutôt dégradée depuis lors ». Du reste, « la promesse des changements dans la gouvernance tarde à se manifester », a indiqué le président de la République. « En vérité, l’arrivée des militaires à la tête de ces deux pays a eu pour effets, d’affaiblir leurs armées respectives mises sans dessus dessous, d’isoler ces pays à un degré plus ou moins important de la communauté internationale et d’affecter leur coopération financière et militaire avec celle-ci », a-t-il expliqué.

Pour le président de la République, l’irruption des militaires sur la scène politique en sauveurs de la nation déstabilise les institutions, affaiblissent les Etats et renforcent les groupes terroristes. « Ils ne sont donc nullement une solution, ni pour lutter contre le terrorisme, encore moins pour promouvoir la bonne gouvernance. Ils constituent assurément un facteur de régression pour l’Etat de droit et la démocratie et exposent les pays à des périls inédits », a-t-il conclu.

Sani Aboubacar

RELATED ARTICLES
- Advertisment -
Google search engine

Most Popular

Recent Comments