Les prévisions de productions céréalières se situeraient entre 71 et 78 millions de tonnes, soit une baisse de -2% et une augmentation de 7%, comparée à la moyenne des cinq dernières années. Telles sont les perspectives de productions agricoles dégagées lors de la réunion du dispositif régional de Prévention et de gestion des crises alimentaires (PREGEC) au Sahel et en Afrique de l’Ouest, tenue du 14 au 16 septembre 2022 à Lomé au Togo. L’occasion pour les participants d’évaluer le déroulement de la campagne agropastorale 2022-2023, la dynamique des marchés, les perspectives agricoles et alimentaires.
Au regard des conditions pluviométriques et des efforts déployés par les pays et leurs partenaires en appui à la campagne agropastorale, les prévisions de productions céréalières se situeraient entre 71 et 78 millions de tonnes, soit une baisse de -2% et une augmentation de 7%, comparée à la moyenne des cinq dernières années.
Par rapport aux productions des racines et tubercules, le communiqué final de la réunion du PREGEC indique qu’elles pourraient atteindre 191 207 millions de tonnes, soit une hausse de 3% à 9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Les productions de certaines cultures de rente seraient quant à elles en baisse par rapport à la campagne précédentes de l’ordre de 4 à 17% pour l’arachide ; 7 à 9% pour le sésame et de 3 à 8% pour le coton.
Le PREGEC explique que le contexte multi-crise serait, en grande partie, la cause de ces baisses de productions agricoles, « notamment l’abandon d’importantes superficies cultivables dans les zones d’insécurité, les difficultés d’accès aux intrants agricoles ». La même source cite le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée et le Nigeria comme les pays où « des baisses probables par rapport à l’année dernière pourraient être observées ».
Fonctionnement normal des marchés régionaux
Relativement aux perspectives des marchés, la réunion prévoit un fonctionnement des marchés régionaux globalement normal, sauf dans les zones très affectées par l’insécurité civile. Toutefois la réunion note une baisse des disponibilités alimentaires dans la plupart des pays. Lesquelles « s’améliorent progressivement avec la mise sur le marché des premières récoltes », constate la même source.
Cependant, souligne-t-elle, la tendance haussière des prix des denrées se maintient dans tous les pays, en particulier pour les produits locaux et le blé. Les hausses importantes de prix (plus de 50 % par rapport à la moyenne) sont observées au Burkina Faso, au Mali, au Ghana, en Sierra Leone, au Libéria et au Nigeria. Les causes de cette hausse des prix sont les déficits de productions agricoles de la campagne précédente, les besoins accrus de reconstitution des stocks, les effets de l’insécurité civile et le conflit russo-ukrainien.
Hausse des prix des fertilisants
Les effets du conflit russo-ukrainien, ajoutés à l’effet négatif de la hausse du coût de transport local consécutive à celle des hydrocarbures dans tous les pays de la région, engendrent des difficultés d’approvisionnement liées à la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Conséquence : les prix des fertilisants sont en hausse. Et pour cause ! « Dans beaucoup de pays, les paysans n’ont pu accéder aux engrais en raison des prix élevés et des retards de livraison par les services techniques », explique le PREGAC qui note par ailleurs une hausse des prix du bétail et des produits de rente. Toutefois, « les prix des denrées pourraient connaître une baisse saisonnière à cause des récoltes en cours cependant les prix resteront supérieurs à leurs valeurs moyennes », explique la même source. En somme, la situation alimentaire et nutritionnelle pourrait s’améliorer à la faveur des perspectives de productions agricoles.
Sani Aboubacar
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