Depuis un certain temps, le taux d’échec aux examens de conduite pour l’obtention du permis de conduire (toutes catégories confondues) au Centre d’ examen de Niamey ne fait que s’accroitre au grand dam des candidats et des Auto-écoles qui les forment et leur fait présenter auxdits examens.
A titre illustratif, sur un total de quarante (40) candidats ayant passé l’examen de conduite pour l’obtention du permis de conduire le mardi 2 juillet 2024 au Centre d’examen de Niamey, relevant de la Direction régionale des Transports, seuls 17 candidats ont été déclarés admis (aptes).
Paradoxalement, parmi les vingt et trois (23) candidats déclarés « inaptes ou ajournés », bon nombre d’entre eux ne sont pas à leur premier passage. Pendant que certains sont à 2, d’autres sont à leur 3ème passage, mais ils sont échoués. Pourtant, après chaque échec, le candidat reprend les exercices (il paie des nouvelles leçons de conduite pour davantage se préparer). Mais hélas, dans la plupart des cas, il est ajourné.
Dire que certains de ces candidats ne savent pas conduire fait beaucoup rire aux responsables et moniteurs des Auto-écoles qui connaissent bien leurs candidats, dont certains parmi eux sont des apprentis-chauffeurs aguerris, maitrisant parfaitement la conduite des véhicules. A noter qu’après chaque ajournement, le candidat est tenu, ou l’Auto-école qui le parraine, de débourser sept mille (7000Fcfa) des frais de timbre.
Qu’est-ce qui explique alors ce fort taux d’échec aux examens de conduite pour l’obtention du permis de conduire qu’enregistre de façon récurrente la région de Niamey et ce, depuis un certain temps ? A cette question, chacun va de son commentaire.
Si d’aucuns évoquent des pratiques peu orthodoxes, tels que les pots-de-vin, pour justifier le taux élevé d’échec à ces examens, d’autres par contre pointent du doigt la capacité de certains examinateurs à conduire convenablement l’examen de conduite au niveau du Centre d’examen de Niamey.
A en croire nos sources, la majorité de ceux-là qui ont été investis de la mission d’examinateurs n’ont eu, en tout et pour tout, que deux (2) semaines de formation. Du coup, il leur ait reproché, entre autres, une non-maitrise du code de conduite et même la conduite en tant que telle.
En effet, il est fréquemment rapporté qu’un examinateur, parce que ne maitrisant pas parfaitement le code la route, provoque un accident pendant qu’il examine un candidat ou l’induit souvent en erreur, pour ensuite l’ajourner. A titre d’exemple, on évoque ce cas où un examinateur a fait « entrer » un candidat dans un « sens interdit » par méconnaissance, obligeant la police en charge de réguler la circulation à réprimander une telle faute. Beaucoup d’autres cas sont rapportés où c’est l’examinateur qui serait à la base de la faute commise par un candidat en plein examen de conduite.
D’où en effet le cri de cœur des responsables des Auto-écoles de Niamey et des candidats eux-mêmes à l’endroit du Ministre des Transports et de l’Equipement, afin que des solutions idoines soient apportées à cette situation.
Les récents arrêtés pris (le 28 juin 2024) par le Ministre des Transports et de l’Equipement, le Colonel-Major Salissou Mahaman Salissou, portant nomination des Directeurs régionaux et Directeurs régionaux adjoints des Transports et de l’Equipement annoncent-ils un début de solutions aux maux qui assaillent le secteur de délivrance de permis de conduire, notamment en ce qui concerne le déroulement des examens de conduite pour l’obtention de permis de conduire ?
En tout cas, on assure au niveau du Ministère des Transports et de l’Equipement que le Ministre est bien informé de la situation et que des mesures appropriées sont en train d’être prises afin que toute mauvaise pratique soit combattue et que chaque candidat à la conduite qui remplit les conditions, et qui mérite d’être déclaré « Apte », le soit conformément aux textes en vigueur.
Sahirou Youssoufou
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